Les émotions exercent des fonctions indispensables à l’adaptation de l’être humain à son environnement.  Les émotions permettent de détecter le danger, préparent physiquement l’organisme à faire face aux situations, accélèrent et guident les processus de prise de décision et orientent les interactions sociales.

Bien sûr les émotions peuvent aussi être potentiellement dysfonctionnelles : la colère peut pousser à exploser et entraîner ainsi une expression verbale bien au-delà de notre pensée, la jalousie peut provoquer des comportements possessifs ou malveillants, une excitation mêlée d’enthousiasme risque d’amener des achats compulsifs.

Comment concilier dès lors ces 2 manières de percevoir les émotions ? La notion de compétence émotionnelle prend ici tout son sens et permet de réconcilier les points de vue.  L’adaptation de l’être humain à son environnement dépend de ce que l’individu va faire de ses émotions (ou ne pas faire).  Les personnes capables d’identifier leurs émotions, d’en comprendre leur message, de les réguler si elles ne sont pas adéquates par rapport au contexte, optimiseront leur adaptation à l’environnement tandis que les autres les hypothéqueront.

Depuis plus de 25 ans, les recherches sur l’intelligence émotionnelle mettent en évidence l’importance de cette compétence pour un leader. 

Daniel Goleman dans ses nombreuses publications a appliqué ce concept au domaine du travail.  Il définit ainsi l’intelligence émotionnelle au travail comme « la manifestation concrète de certaines compétences (conscience de soi, gestion de soi, conscience des autres, gestion des relations) ».  Selon ses recherches (Harvard Business Review 2002, « L’étoffe d’un leader »), plus le rang d’un dirigeant est élevé, plus son intelligence émotionnelle intervient dans son efficacité.  Les leaders influencent aussi positivement la performance de leur équipe.

Citons 2 exemples qui touchent à la dynamique d’équipe et à l’ambiance de travail :

• Un leader qui utilise une communication exagérément optimiste alors que ses collaborateurs savent pertinemment que l’entreprise est en grande difficulté et menacée, va provoquer des émotions négatives (perte de confiance, découragement, …) et engendrer une certaine passivité au sein de son équipe
• Un entrepreneur qui communique avec un enthousiasme authentique sa vision future de l’entreprise, ses projets de développement, les défis à surmonter, et les objectifs clairs, va susciter chez ses collaborateurs de l’intérêt et probablement une envie de s’engager

Les effets positifs des compétences émotionnelles en leadership sont nombreux : expressions de feedbacks appropriés, gestion/prévention de conflits, développement d’un climat de confiance, renforcement de la cohésion et esprit d’équipe, capacité à négocier des solutions win/win, prises de décisions pertinentes et appropriées, développement d’un management collaboratif/participatif, etc

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